Par Nahi Lahoud
En 2009, Beyrouth fut proclamée capitale du livre. Le slogan était séduisant, mais ô combien aléatoire. Beyrouth n’était plus qu’une foire aux cancres, un magma d’ignorance allant de l’analphabétisme à l’illettrisme, sans passer par l’éducation.
Les Libanais lisent de moins en moins. C’est une évidence et l’on s’en désole. L’illettrisme galope et la progression constante de non lecteurs est flagrante. Surtout, parmi la nouvelle génération, beaucoup moins instruite. Pour quelles raisons ? Eh bien, tout d’abord, c’est à cause du mauvais apprentissage de la lecture à l’école. La cherté du livre, qui vide nos tirelires, même si les « poches » restent adorables. Mais c’est surtout l’émergence d’une nouvelle forme de culture, la télévision et ses pieuvres satellitaires, l’Internet d’où débordent le Facebook, le You Tube, les jeux vidéo, le portable, le Twitter, le blog, etc. Ainsi donc, la lecture n’apparaît plus comme le refuge favori des jeunes. La même régression dans le monde adulte traduit aussi une réaction de fuite. Pour échapper à la morosité croissante du politique, comme de l’économique, voire du social, ces apôtres de l’informatique et des massmédias ont converti les fanatiques de l’analphabétisme et du paganisme culturel. Ces moyens sont plus faciles à consommer que la page écrite.
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