Les éditions aldines ont la cote auprès des bibliophiles, malgré leur aspect très sage, voire sévère, souvent rhabillées au XIXe siècle d’un maroquin à déprimer un janséniste. Pourtant ces livres de petit format n’étaient pas conçus comme des ouvrages de luxe mais plutôt comme les premiers « livres de poche » de l’histoire. Peu onéreux, produits en grand nombre, ils étaient plus destinés aux étudiants et aux érudits désargentés qu’aux têtes couronnées.
Tout a été dit sur Alde, rigoureux, visionnaire, doté d’un sens commercial indéniable, il réussit en une petite vingtaine d’années à publier la plupart des œuvres majeures de l’Antiquité classique, dans des versions expurgées des scories de copistes ignorants.
Fig 1 Portrait de Theobaldo Manucci, alias Aldus Manutius. Marque d’imprimeur de son fils Paulo, dit Alde le jeune, et seul portait connu d’Alde le Vieux.
Alde naquit à Bassiano dans les Marais Pontins en 1450. Après avoir achevé ses études latines à Rome où enseignaient ses premiers maîtres Gaspar de Vérone et Dominizio Calderino, il suivit à Ferrare les leçons du célèbre professeur de grec Baptiste Guarini et fut un temps le précepteur des neveux de son ami Pic de la Mirandole.
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