Par Lena Lutaud
La carte et le territoire, le roman de Michel Houellebecq est déjà un best seller. Les ventes des livres lauréats du Goncourt ou du Renaudot décollent. Elles durent jusqu’à Noël.
Le suspens est à son comble. En compétition à la fois pour le Goncourt et le Renaudot, Michel Houellebecq saura lundi, s’il a remporté un prix pour La carte et le territoire (Flammarion). Son roman est déjà un best seller, qui s’est vendu à près de 200.000 exemplaires, selon son éditeur. «S’il décroche le Goncourt, ce sera le phénomène de fin d’année. On s’attend à une explosion des ventes car ce roman est plus facile à lire que ses précédents», analyse Laurence Deschamps, directrice des librairies de la Fnac.
Après le Femina remis à Patrick Lapeyre pour La vie est brève et le désir sans fin (POL), le Médicis décerné à Maylis de Kerangal pour Naissance d’un pont (Verticales) et le prix de l’Académie Française décerné à Éric Faye pour Nagasaki, la saison des grands prix littéraires bat son plein.
Les éditeurs sont sur le qui-vive car «un roman qui a reçu un prix se vendra beaucoup mieux que s’il n’avait rien eu. Il n’y a aucun doute là-dessus», assure Laurence Deschamps. Herta Müller, Prix Nobel 2009 en est un excellent exemple: de 2004 à 2008, cet écrivain allemand a vendu moins de 20 livres par an, selon GFK. Du jour au lendemain, l’effet Nobel lui a permis d’atteindre 46.500 exemplaires fin 2009 et 15.620 entre janvier et septembre 2010.
Selon le palmarès des dix prix littéraires préférés des Français publié par l’institut de marketing GFK, c’est le Goncourt qui vend le plus: avec 400.000 volumes en moyenne, il y a clairement un avant et un après Goncourt. Comme c’est l’un des rares romans mis en tête de gondole par les hypermarchés, sa diffusion est maximale. Décerné six semaines avant Noël, il a deux pics de ventes. Dans les tout premiers jours, il intéresse les gens qui aiment lire. Puis, arrivent les achats de Noël. «Pour une grande partie des gens, le Goncourt est le cadeau refuge. S’il faut acheter un livre à son oncle, à sa grand-mère, ce sera celui-là. Peu importe le titre et le sujet, c’est le bandeau Goncourt qui compte», constate Laurence Deschamps. Le Goncourt est généralement l’un des livres les plus achetés sur l’année. «Marie NDiaye, Goncourt 2009 pour ses Trois femmes puissantes (Gallimard) figure dans le top des ventes mais elle n’a quand même pas réussi à battre Dan Brown, Marc Lévy et Muriel Barbery», nuance Céline Fedou, chef de groupe livre chez GFK.
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