La longue et riche tradition chinoise de la bande dessinée est au centre d’une exposition du «Cartoonmuseum» de Bâle. Dès samedi, le visiteur y découvrira des centaines de dessins et de films d’animation créés entre 1920 et aujourd’hui.
Le terme de «bande dessinée» n’existe pas en Chine. On parle de «lianhuanhua» pour définir des histoires en images, avec en général un seul dessin par page accompagné d’un texte – parfois dans une bulle. C’est la forme la plus ancienne. Les «katong» (de l’anglais «cartoon»), plus récents, se rapprochent le plus des BD occidentales. Les «manhua» sont à l’origine des caricatures, mais définissent aujourd’hui souvent les mangas japonais ou les bandes dessinées chinoises modernes, explique le musée jeudi. Littérature puis propagande Les premiers «lianhuanhua» apparaissent dans les années 1920 et reprennent des histoires et motifs de la littérature chinoise classique, comme par exemple la légende très populaire du Roi singe.
Les années 1930 voient la naissance de nombreuses petites maisons d’édition et des bibliothèques de rue – il y en a plusieurs milliers rien qu’à Shanghai. Avec la guerre contre le Japon puis la fondation de la République populaire chinoise, les bandes dessinées deviennent un instrument de propagande politique. La censure fait son apparition. Destruction puis ouverture Pendant la révolution culturelle, des milliers de bandes dessinées sont détruites. Les dessinateurs sont envoyés travailler dans les champs. La production reprend peu à peu dans les années 1970, mais le thème dominant est la lutte des classes. Après la mort de Mao en 1976, la bande dessinée se libère des contraintes politiques et revient aux classiques de la littérature, pour finalement s’ouvrir aux influences du Japon et de l’Occident. Les jeunes talents d’aujourd’hui sont à la recherche de leur propre style. /ats
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http://www.journaldujura.ch/Nouvelles_en_ligne/Culture/85338#ancContent