Abdelkader Djemaï propose la création d’un fonds de traduction
La traduction et l’achat des droits sont perçus comme des difficultés devant l’évolution de l’édition de livres en Algérie.
Le romancier Abdelkader Djemaï a confié, lundi soir, lors d’une conférence sur «Le fonds éditorial, préservation et pérennité», au 15e Salon international du livre d’Alger (Sila), qui se tient à l’esplanade du complexe sportif Mohamed Boudiaf, qu’il a, à chaque fois, honte lorsque est posée la question sur la traduction de son œuvre du français à l’arabe. «Je suis étonné qu’on ne soit traduit ou réédité en Algérie», a-t-il dit. Au début 2010, les éditions Barzakh ont publié un volume de trois romans de Abdelkader Djemaï : Camping , Gare du Nord et Le Nez sur la vitre . Le volume contient également une nouvelle. Après avoir salué cette initiative, le romancier a trouvé curieux que les œuvres des Algériens à l’étranger soient quelque peu ignorées dans le pays d’origine. L’édition, selon lui, est une affaire de privés. «L’Etat doit s’occuper de diffuser le livre algérien. Il y a de gros efforts à faire au niveau de la traduction.
L’Etat doit créer un fonds de traduction. A partir de là, il y a aura sélection d’œuvres qui mériteraient d’être traduites», a-t-il poursuivi soulignant que la littérature algérienne écrite en français est un patrimoine à partager. Lors des débats, le journaliste Hocine M’zali a révélé qu’un de ses ouvrages a été «écarté» de la traduction lors de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe» en 2007. «C’est la censure par le refus de traduction», a-t-il ironisé. Chose quelque peu démentie par le critique, romancier et traducteur Mohamed Sari. «A l’époque, nous n’avions pas assez de traducteurs pour traduire à l’arabe plus de 300 ouvrages», a-t-il dit. L’ex-responsable de l’Entreprise nationale du livre, Hassan Bendif, qui vient d’être nommé directeur du nouveau Centre national du livre (CNL), a estimé qu’il était difficile d’acheter les droits des éditeurs algériens qui publient à l’étranger. «Nous voulions rapatrier éditorialement parlant les auteurs qui étaient à l’étranger. Nous nous sommes heurtés à une incroyable muraille. Les éditeurs français notamment ne voulaient pas nous céder les droits », a-t-il souligné. Il a cité le cas des éditions le Seuil qui a refusé de vendre les droits des œuvres de Kateb Yacine et de Mohamed Dib.
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