La Rue en pente fête son trentième anniversaire. Le secret de cette longévité est à chercher dans une subjectivité revendiquée, et qui s’est renforcée au fil des ans.
Par Emmanuel Planes
C’était le 4 octobre 1980. La librairie de la Rue en pente sur laquelle règnent deux couples, Gérard et Maria Felices, Philippe et Christine Madelainne, venait d’ouvrir ses portes rue Poissonnerie. Un quart d’heure après, le premier client faisait son apparition. En blouse blanche. Il était prothésiste rue Gosse, à deux pas de là. Gérard Felices n’a pas oublié ce moment. « Il recherchait une biographie. » Charles, retraité au Boucau, est toujours client de la librairie, également fréquentée par ses enfants et ses petits-enfants.
À l’origine de la Rue en pente, une amitié, née à l’ombre des drapeaux. Gérard Felices et Philippe Madelainne ont fait connaissance alors qu’ils effectuaient leur service militaire au ministère de l’Air. Le premier avait suivi des études d’histoire, le second de sciences. Un 14 juillet où ils étaient de garde, les deux bidasses ont découvert qu’ils avaient bien des goûts en commun, parmi lesquels celui du livre.
Une fois retournés à la vie civile, Gérard Felices et Philippe Madelainne ont continué à se fréquenter et à envisager des projets d’avenir auxquels leurs épouses étaient étroitement associées.
Trente ans après, ils ne regrettent pas une seconde d’avoir fait le choix d’ouvrir une librairie à Bayonne. « On n’a pas senti le temps passer, confie Gérard Felices. Physiquement, moralement, on est comme au premier jour. Avec le même enthousiasme. » Ces trente années ont été, bien sûr, ponctuées de moments difficiles. Particulièrement le début des années 2000, avec l’implantation, à Bayonne, d’une première grande surface spécialisée dans les produits dits culturels. Se sentant menacés, les deux couples étaient, à l’époque, très remontés contre cette « concurrence faussée ».
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