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Maisons d’écrivains – George Sand à Lavardac (47)

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Par Xavier Rosan

Née en 1804, Aurore Dupin devient Mme Casimir Dudevant en 1822, puis George Sand dès 1832, avec la parution, la même année, de ses deux premiers romans revendiqués, Indiana et Valentine. Ce triptyque biographique ne laisse cependant guère de place à « J. Sand », auteur de Rose et Blanche, derrière lequel la jeune femme se cache maladroitement. Ce roman à quatre mains (les siennes et celles de son amant Jules Sandeau qui connaîtra par la suite une modeste carrière d’écrivain sous son propre nom), renié par la suite, se situe entre Pyrénées, Gironde et Lot-et-Garonne, décor emprunté aux premières années de mariage d’Aurore. Le baron Casimir Dudevant est en effet originaire de la région de Lavardac où son père, député de l’endroit, possède une maison, dans le bourg de Pompiey. La Maisonneuve est communément appelée du nom du lieu-dit : Guillery. En 1825, profitant d’une villégiature à Cauterets, le couple (accompagné du premier enfant, Maurice) fait halte, au retour, dans la propriété familiale du Lot-et-Garonne durant quelques semaines. Guillery, alors nantie de chais, d’une écurie, d’une basse-cour, d’un chenil, des habitations du régisseurs et des vignerons, enfin de hangars à bois et à liège. Maisonneuve est elle-même une maison de maître composée d’un corps central et de deux ailes, même si la future George Sand y voudra plutôt y voir, dans Histoire de ma vie, « une maisonnette de cinq croisées de front, ressemblant assez à une guinguette des environs de Paris, et meublée comme toutes les bastides méridionales, c’est-à-dire très modestement. Néanmoins l’habitation en était agréable et très commode. » La « maisonnette » disposait en fait, au premier étage de « quatre grandes chambres avec cabinets de toilette », tandis qu’« au rez-de-chaussée, distribués de chaque côté d’un large vestibule », prenaient place un salon carré, une vaste salle à manger, une cuisine avec office, une salle de billard et, dans les ailes, des chambres à coucher supplémentaires. » (Ch. Pujol)

Le premier contact avec Guillery est décevant, la baronne ne goûtant guère ce « désert affreux, une lande désolée, couverte d’arbres-liège, le plus beau revenu rural de France, mais l’arbre le plus triste et le plus sombre… ». De plus, la campagne est cernée par les loups qui viennent rôder la nuit autour des maisons et dévorent les jeunes chiens.

Ces désolantes premières journées sont heureusement compensées par le transport que procure à la jeune femme un travail épistolier aussi clandestin que quotidien. Durant son séjour pyrénéen, Aurore a fait la rencontre d’un jeune substitut du procureur général de Bordeaux dont elle s’est follement éprise, Aurélien de Sèze. Un voyage à Bordeaux provoque une esclandre et, sans doute, le premier acte littéraire de la future George Sand, la Confession de Mme Dudevant à son mari, où elle tente d’expliquer sa conduite.

Dans les années qui suivent, elle effectue plusieurs voyages à Guillery dont elle finit par apprécier le site et la manière de vie nonchalante : « Ici, toutes les journées se ressemblent, je me lève tard, je déjeûne, je passe une heure ou deux au piano, je rentre dans ma chambre, je lis ou je dessine jusqu’au dîner. » On reçoit beaucoup, « les grands et petits propriétaires d’alentour n’ayant absolument rien à faire et cultivant, en outre, le goût de ne rien faire ». On voyage un peu, à La Brède ou chez la marquise de Lusignan, au château, « vieux et triste château », de Xaintrailles. Mais, dès 1831, le couple abandonne la vie commune, le procès en séparation intervenant entre 1835 et 1836.

Aurore ne retournera plus ensuite à Guillery qu’en certaines circonstances dramatiques. En 1837, Casimir ayant kidnappé leur fille Solange, neuf ans, Aurore quitte sa propriété de Nohant en toute hâte pour récupérer son enfant ; elle y revient encore en 1864 assister à la disparition prématurée de son petit-fils Marc-Antoine, dit Cocoton, le fils de Maurice. Vers la fin de sa vie, Casimir Dudevant, accablé par un procès que lui attentent ses enfants et son ex-épouse, doit se séparer de la propriété. Il meurt en 1871, non loin, à Barbaste.

Source :

http://arpel.aquitaine.fr/spip.php?article10847

 

 

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