James Brindle (blog) était à #TOC10 à Francfort et a fait une remarquable présentation qu’il a mise en ligne sur son site sur la forme du livre et de son aura. Pour lui, l’avenir du livre ne réside pas dans la copie (homothétique ou pas), mais dans son aura, son ombre, son double virtuel – l’ombre informationnelle qu’évoquait Mike Kuniasvksy… et qui le conduit à lancer Open Bookmarks, un projet de standard pour créer un cadre technique permettant d’enregistrer, de stocker, de partager des signets, des données et d’annoter des livres électroniques.
La ligne de temps sociale du livre
Contrairement à ce que l’on pense souvent, les gens lisent tout le temps sur des écrans et sont de plus en plus nombreux à découvrir ce plaisir-là. La plupart des arguments contre la lecture électronique sont tombés à mesure que les usages se généralisent. On peut même lire des livres électroniques dans son bain.
La plupart de ces arguments contre le livre électronique reposent sur la physicalité du livre. Pourtant, si les livres traditionnels sont des objets physiques, ce n’est pas le coeur de notre relation à eux. Notre relation à eux est temporelle. Leur usage créé une ligne de temps sociale dont la difficulté est de lui donner de la matérialité. La ligne de temps du livre est composée de l’annonce, du temps de lecture, et du souvenir. Le livre électronique, sous sa forme actuelle, nous prive de la continuité de ces aspects temporels que le livre physique incarne. Ce qui produit, estime Brindle, une dissonance cognitive. Autour de cette ligne de temporelle, se forme également une couche sociale (les commentaires, les discussions, les recommandations…), que le livre électronique pourrait être capable de mieux exploiter que le livre physique.
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