On évoque souvent les Digital Humanities, sans regarder leurs résultats. Or c’est incontestablement ceux-ci qui s’avèrent intéressants. Qu’est-ce que l’analyse informatique apporte à la connaissance ?
Dan Cohen vient de livrer un passionnant billet issu d’une présentation qu’il a faite de son travail de recherche sur l’ère victorienne, à la Conférence de l’Institut Victorien qui s’est tenue à l’université de Virginie début octobre. Sa présentation expose les premiers résultats que Dan Cohen et Fred Gibbs ont obtenus en travaillant avec Google Books pour utiliser la base de livres de l’époque victorienne numérisée par l’ogre de Mountain View.
“Peut-on mieux comprendre l’ère victorienne par des méthodes mathématiques ?”, lance d’une manière provocatrice Dan Cohen en introduction de sa présentation, devant un parterre de spécialistes de l’époque. Que connaissons-nous du passé ? Comment regardons-nous les enregistrements écrits ? Derrière le débat philosophique et épistémologique se cache un débat sur les méthodologies utilisées à l’université, insiste le chercheur.
La planète Neptune a été vue pour la première fois par un télescope en 1846, après que sa position ait été estimée grâce aux calculs savants de deux mathématiciens. Cette découverte, à l’époque, a donné lieu à la rédaction de nombreux poèmes. Pourtant, derrière ce lyrisme victorien, qui chante les “prophètes” et “magiciens” des mathématiques, se cache avant tout le triomphe du calcul, de la déduction et de l’utilisation de données. La découverte de Neptune a été un travail intellectuel informé par une certaine quantité de données, notamment les perturbations dans l’orbite d’Uranus, causées par Neptune.
Lire la suite :