Entre stabilité et itinérance. Livres et culture des ordres mendiants (XIIIe- XVe siècle). Colloque international, 19-20 novembre 2010
Les livres de la Bible sous forme de bibliothèque. Bible historiale, vers 1415-1420 (Paris, Bibl. Mazarine, ms. 313, f. 1v)
Colloque international organisé par Institut de recherche et d’histoire des textes (UPR 841, Paris-Orléans) et le Centre interuniversitaire d’histoire et d’archéologie médiévales (UMR, 5648, Lyon).
Avec le concours de l’Institut universitaire de France (IUF), l’École Pratique des Hautes Études – section des sciences religieuses (EPHE – Ve section), le Centre d’Études Préhistoire, Antiquité, Moyen-Âge (CEPAM – UMR 6130, Nice), et le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).
Présentation
Les recherches récentes sur l’histoire des ordres mendiants confirment que les livres ont d’emblée tenu une place centrale dans l’organisation de leurs couvents, dans les pratiques économiques et dans la vie quotidienne des frères, qui ont même pu disposer de bibliothèques personnelles : un phénomène nouveau, en rupture avec les usages du monachisme traditionnel.
À la manière de certains chanoines avant eux, les frères constituent des bibliothèques de consultation dans leurs couvents ; les fonds, dont une partie est désormais destinée au prêt, sont organisés en fonction de leur mission pastorale, mais aussi des exigences d’acquisition du savoir en maints domaines. Les couvents de femmes, trop souvent négligés dans la perspective d’une histoire culturelle, contribuent, dans certains cas, à la production de livres et à leur diffusion. Les pratiques d’accumulation en un lieu propre au sein des couvents vont cependant de pair avec la circulation et les échanges de livres, suggérant une sorte de tension entre stabilité et itinérance, qui pourrait bien avoir été, par ailleurs, constitutive de l’identité des frères.
Novateurs à bien des égards dans leurs pratiques culturelles et dans leur rapport aux livres, les frères le sont aussi et d’abord du fait de leur rupture avec la stabilité et la sécurité qu’assurent les biens détenus en propriété ; ils choisissent une vie itinérante et précaire, au moins à leurs débuts. L’implantation précoce de leurs couvents en ville induit cependant une stabilisation dont les modalités et les effets restent à évaluer et à analyser. Même pour les femmes dont les communautés se conforment davantage aux modèles existants de forte stabilité et bientôt de clôture, la pratique des déplacements individuels peut s’épanouir en des formes de vie itinérante, spécialement dans le cas des courants d’observance de la fin du Moyen Âge.
Le programme du colloque, axé sur l’histoire des collections de livres et de leur gestion, d’une part, sur le mode de diffusion des œuvres d’autre part, invite en particulier à s’interroger sur les phénomènes d’adhésion ou de refus et à évaluer le rôle que la culture écrite a pu jouer comme lieu de rencontre et de complémentarité entre les communautés masculines et féminines.
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