Par Nathalie Silbert
Dernier bastion des industries culturelles à basculer dans le numérique, l’édition française espère éviter les écueils qui ont ruiné les majors du disque. Obligées de dessiner un avenir qu’elles ne maîtrisent pas, les grandes maisons soutenues par leurs alliés traditionnels, les libraires, se sont investies dans un combat : celui de la transposition aux oeuvres dématérialisées du modèle créé pour les ouvrages imprimés, qui s’articule autour de la loi Lang de 1981 sur le prix unique. L’objectif est censé être le même qu’il y a trente ans : préserver la création et protéger les marges des éditeurs afin de rémunérer les auteurs et d’assurer la diversité de l’offre éditoriale. A cela s’ajoute une autre préoccupation : la survie des libraires. L’industrie a été entendue puisque des parlementaires se sont emparés du sujet et ont déposé, avec l’appui tacite du gouvernement, une proposition de loi qui érige un principe de base. C’est la maison d’édition qui fixera le prix de vente des livres numériques qu’elle publiera. Et ce prix sera le même pour toutes les boutiques en ligne. Le discount sauvage sera donc évité. Une fois dans un environnement sécurisé, les éditeurs qui, jusqu’à présent, ont eu tendance à bloquer leurs catalogues, devraient enfin les mettre sur le marché.
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