Petite précision préliminaire, cette note s’adresse en particulier à toutes celles et ceux qui ont enduré la charmante atmosphère de la bibliothèque de Paris 2 (et Paris 1 aussi tant qu’à faire) …
La recherche basique d’un livre:
l’habitude du flocon français : quand je voulais emprunter un livre, je pianotais sans trop d’espoir sur un vieil ordinateur qui ramait comme un escargot qui fait des pas chassés à reculons. Dans la plupart des cas, je trouvais les références du livre, remplissais un petit papier digne de la gestapo et allais ensuite me frotter aux cerbères de la bibliothèque pour qu’ils veuillent bien me donner le livre en question. Pas plus de trois livres à la fois.
l’habitude anglaise que doit prendre le flocon français : j’ai le choix entre ribambelle d’ordinateurs rutilants neufs, je pianote pour trouver le nom du livre, prends les références, vais le chercher sur sa petite étagère et le passe au scan « bar code » (même principe qu’au supermarché) et je l’ai pour une semaine. Pas plus de 15 livres à la fois.
La recherche d’un livre « pas si évident que ça à trouver »
l’habitude du flocon français : le livre que je cherche avec désespoir n’est pas dans le « catalogue de la bibliothèque » et la petite dame avec un accent impossible m’explique impatiemment qu’il faut que j’utilise tel site internet pour localiser où se trouve le livre en France. ça ne m’arrange pas des masses de savoir que mon livre se trouve potentiellement à Aix ou à Bordeaux, mais elle est débordée, accaparée par des milliers d’étudiants hargneux.
l’habitude anglaise que doit prendre le flocon français : le livre que je cherche avec beaucoup d’espoir n’est pas dans mon campus mais dans le campus de St Glinglin. Les très gentilles assistantes en surnombre qui rigolent tout le temps me le commandent auprès de ce campus et je l’ai dans les 2 jours suivants, ils me l’apportent, j’ai juste à faire ma petite demande et à attendre la bouche en coeur. Mieux que ça, si l’université n’a pas ce livre, mais qu’une autre université à Londres l’a, je peux me créer un compte visiteur auprès de chez eux et venir consulter le livre. Personne pour me rabrouer dans les oreilles « allez voir à Cujas plutôt s’il n’y est pas, ils ont tout, eux«
la consultation de revue hyper spécialisée:
l’habitude du flocon français : « alors, faut aller dans tel service, à tel étage, telle porte au bout d’un couloir, mais attention, ils vont bientôt fermer. ah oui, et n’oubliez pas, la consultation se fait sur place. j’espère que vous avez la référence exacte? non? ah ben, pfff, c’est pas gagné, essayez de voir s’il n’y a pas un catalogue là bas près des photocopieuses en panne….. » (résumé : avant même d’avoir commencer à chercher, je suis perdue)
l’habitude anglaise que doit prendre le flocon français : pendant que mon café refroidit, je consulte allègrement sur mon intranet perso de l’université le catalogue de revues (dans mon lit) et trouve toutes les revues en ligne que je veux, les lis, tout ça sans bouger une chaussette de ma couette.
La recherche du livre hyper capital qu’il faut absolument lire pour le partiel/td/workshop prévu pour dans peu de temps:
l’habitude du flocon français : je fais le pied de grue devant la porte (de prison) de la bibliothèque avant même l’ouverture, constate que l’odeur de brocolis de la veille n’est pas passée, ça pue toujours autant dans les couloirs et par dessus le marché, je ne suis pas la seule à attendre, une horde d’étudiants fous furieux attend aussi. la compétition va être rude, je ne sais pas si j’en ressortirai vivante…
l’habitude anglaise que doit prendre le flocon français : je commande en ligne sur mon compte le livre, aussi simple que ça. ils me le réservent pour ma prochaine visite à la bibli…
Ah mes chers compatriotes et collègues de l’infortune des bibliothèques parisiennes, j’ai une pensée émue pour nous anciens étudiants de Paris 2 qui ont galéré pendant des années à la fameuse bibli du 6ème…franchement, il n’y a pas de comparaison à faire, on est franchement nuls.
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