J’ai retrouvé ces lignes de Melkisedek sur la critique littéraire .Comme elles sont intelligentes, nettes, de grande actualité en ces temps de Rentrée Littéraire, je vous les livre.
“Et puisqu’on parle ici aussi des critiques et de la critique, il faut dire qu’une critique devrait avoir pour unique ambition d’approcher, d’une manière ou d’une autre, le mystère de l’œuvre, son caractère unique et incompréhensible, de nous fournir les éléments susceptibles de nous aider à le cerner.
Une telle ambition demande évidemment une grande culture et une certaine modestie, toutes choses qui tendent à se perdre dangereusement à notre époque.
Trop souvent, la critique est paresseuse. Au lieu de nous fournir des éléments d’appréciation formelle en les mettant en perspective grâce à la culture du critique, elle verse dans l’anecdotique, maladie infantile de la critique. La plupart des critiques donnent ainsi trop souvent le sentiment de n’être que des petits vieux s’adonnant à leur bavardage préféré comme s’il devait intéresser tout le monde. La critique est un art difficile.
Mais ce faisant, tous les chemins possibles de la critique sont bons à prendre.
Nietzsche explique au contraire, qu’on écrit parce qu’il y a en soi un trop plein ! Un trop plein qui définit la joie précisément.
C’est justement ce que disait Beckett à Cioran, un jour, au plus grand étonnement de ce dernier.
Ce que Clément Rosset nommerait la “joie tragique”, ou “la force majeure”.
Ce qui manque sans doute à notre époque si vulgaire, c’est le sens du tragique.
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