Premier grand philosophe français, Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, est issu d’une famille de petite noblesse du Périgord. Parmi ses aïeux figurent des juifs chassés du Portugal.
Élevé avec une attention exceptionnelle par un père humaniste, il est réveillé chaque matin en musique et apprend le latin comme langue maternelle, ne découvrant le français (et le patois gascon de sa région) qu’à 7 ans.
Il a la douleur de perdre en 1563 son grand ami Étienne de la Boétie, auteur d’un opuscule politique audacieux sur la démocratie et la liberté : le Discours de la servitude volontaire ou Contr’Un.
S’étant pris de passion pour l’opuscule, Montaigne avait rencontré son jeune auteur au parlement de Bordeaux en 1557 et leur amitié n’avait dès lors cessé de croître. Un peu plus tard meurt son père…
Après avoir été conseiller à la cour des aides de Périgueux et au parlement de Bordeaux, Montaigne estime, à 37 ans, en 1571, être suffisamment avancé en âge pour préparer sa mort en philosophant comme savaient le faire les grands penseurs de l’Antiquité ; la matière de sa réflexion étant sa propre vie («Que sais-je ?»).
Son œuvre maîtresse, Les Essais, va naître de manière éclatante de ce projet. C’est en référence à elle que nous donnons depuis lors le nom d’«essai» à tout ouvrage de réflexion.
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