Par Nicolas Gary
Exclusif : Rue La Condamine, 38. Ponctuel, classieux, le rendez-vous est d’importance. Avec Jacques Binsztok. Ancien d’Albin Michel, de Seuil ou encore de Panama, ce baroudeur amateur de chapeaux – et pour cause – retourne dans l’aventure de l’édition après avoir créé chez Hugo & Cie, une filiale JBZ & Cie.
Et sous peu arrivera une collection jeunesse, chez JBZ & Cie, avec une dizaine de titres. Mais qui soupçonnerait sous ses airs débonnaires que M. Binsztok s’avère un fin stratège numérique ? « Le roman en numérique, n’est pas l’avenir du roman papier car la grammaire n’est pas là même. »
La Grammaire du numérique
Grammaire ? Mais qu’a-t-elle donc à voir là-dedans ? « Pour tout support nouveau, la création s’est adaptée, modifiée. Elle a inventé sa propre grammaire. L’exemple parfait, c’est celui du cinéma. Les inventeurs, les frères Lumière sont des ingénieurs. Le cinéma démarre véritablement avec le poète, Georges Méliès, qui invente la fiction, les effets spéciaux, avec le Voyage dans la Lune [sorti en 1902, NdR]. Là, l’ingénierie est surpassée, et un créateur s’attaque au média. » Ou, autre exemple, avec la peinture dont la finalité cesse de reproduire le réel avec l’invention de la photo.
Je résume, Jacques : aujourd’hui, le livre homothétique, comme cela se dit si bien dans les milieux inhospitaliers, c’est inutile ? « Je ne pense pas que c’est l’avenir. » Alors, comment se positionne-t-on chez JBz & Cie ? « Pas sur des photocopies de livres transformés en fichiers numériques. Ce qui importe ou importera, c’est de proposer des créations originales, pas de déporter un texte platement. »
Lire la suite :
http://www.actualitte.com/dossiers/1137-binsztok-edition-oeuvre-ebook-enrichir.htm