Les lecteurs commencent à en avoir assez. Les libraires aussi, d’ailleurs. Pour ne rien dire des attachés de presse. Les éditeurs le font savoir. Il n’y a guère que les journalistes et les critiques qui ne se manifestent pas. Et pour cause ! Ce sont eux les coupables désignés. Toujours la faute des médias. Sauf que cette fois… Les raisons de la colère ? Ils parlent de livres qui s’avèrent introuvables en librairie. Non qu’ils soient épuisés. Pire : ils n’ont pas encore été puisés. Entendez que ces nouveautés n’ont même pas eu le temps d’être déballées des cartons par le libraire que les articles ont déjà paru. Comme une mise en abyme de la sortie d’un livre dans la rentrée littéraire.
Si ça continue, la presse va commémorer la Libération de Paris en hiver. Celui d’avant, pas celui d’après. Etre les premiers, une véritable obsession désormais. La rentrée des écrivains dans les gazettes se fera bientôt le 1er août. La religion du scoop fait des ravages jusque dans l’information littéraire. Et » Le Monde des livres » ne s’exclut pas du lot. Pourtant, la littérature s’inscrivant en principe dans la longue durée, quelque part entre la semaine dernière et l’éternité moins un jour, nous avons le temps. Sauf que l’espérance de vie en librairie s’est considérablement réduite, que nous vivons dans tous les domaines une accélération du temps qui s’accommode mal du rythme de rumination lente propre à la lecture, que le spectre de la vitesse hante l’information, fût-elle culturelle, et que la concurrence de l’Internet n’arrange pas les choses. Voilà pourquoi votre libraire est muet
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