Un large panorama de l’édition jeunesse dans les pays francophones
Jean Foucault, Michel Manson, Luc Pinhas
Éditeur : L’harmattan
299 pages
27,55 €
Cette étude montre combien la situation de l’édition jeunesse dans les pays francophones est fragile, en abordant la question de la production mais aussi de la position des éditeurs et des auteurs.
Par Marie Marin
Ce livre est issu d’un colloque qui s’est tenu les 26, 27 et 28 juin 2008, organisé par l’université Paris 13 et la Maison des Sciences de l’homme de Paris-Nord. Ce colloque a réuni des chercheurs venus de différents espaces francophones qui ont débattu sur le passé, le présent et l’avenir du livre d’enfant et de jeunesse francophone. Actuellement, on constate que l’édition pour la jeunesse se mondialise. La production se concentre de plus en plus et les grands groupes ont mis au point ces dernières années des stratégies d’internationalisation. On assiste également à une globalisation de la littérature de jeunesse. On voit apparaître des structures de distribution et des chaînes de vente de plus en plus imposantes. De plus, avec l’essor du numérique, d’Internet et de la vente en ligne, l’accès à la diversité culturelle et à la mondialisation est facilitée.
Dans son introduction, Luc Pinhas de l’université Paris 13 souligne que l’anglais est la langue la plus traduite dans la littérature jeunesse. La littérature anglo-saxonne constitue 75 % des acquisitions mondiales. Les best-sellers de la littérature jeunesse sont issus des territoires anglo-saxons. En 2007, six des dix premières ventes en grand format étaient des traductions de livres anglophones. Autre signe fort de l’évolution du marché, en dix ans la production pour la jeunesse a doublé. Pour autant, Luc Pinhas insiste surtout sur la standardisation des contenus. Ceux-ci évoluent peu et ce secteur est victime des phénomènes de mode. Ainsi, la chick lit et la fantasy s’imposent depuis de nombreuses années dans la littérature pour adolescents. Cela s’explique notamment par une volonté d’internationaliser la commercialisation des livres en touchant le plus grand nombre de lecteurs. Ce que Luc Pinhas explique dans son introduction, c’est que la plupart des éditeurs, dans tous les pays, cherchent à gommer les spécificités d’une littérature locale, régionale au profit d’une littérature standardisée qui trouvera des acheteurs partout dans le monde. Dans ce même ordre d’idées, on assiste au développement des coéditions internationales. Mais parallèlement à cette globalisation émerge un désir d’affirmation du local, du territoire, trop longtemps oubliés. On voit alors apparaître le thème principal du livre, les tendances contradictoires entre une volonté d’universalisation et la revendication du divers
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