Ouessant nous a rapprochés : quelques auteurs, éditeurs et lecteurs ; au détour d’une rue venteuse, à l’abri d’un muret au-dessus du port de Lampaul, allongé au soleil à même le béton d’une cale rugueuse ou à l’ombre d’un bosquet de saules noirs. Nous avons navigué entre nos gîtes, les cafés et le Salon du livre insulaire, improvisant partout, en tous lieux, des débats, parfois officialisés, souvent impromptus et énervés, partout où nous trouvions à nous abreuver.
À cause de sa petitesse et de la mer qui l’entoure, Ouessant impose la confrontation, le direct, le face à face. Nous ne pouvons nous y cacher longtemps. Même en fuite sur le sentier côtier qui ondule en légères montagnes russes, nous sommes débusqués, démasqués, forcés de nous livrer, de nous repenser, de repenser notre travail, de repartir avec le plein d’idées, avec autant de doutes qu’avant, mais avec la volonté redoublée de nous surpasser.
Le salon insulaire d’Ouessant pourrait devenir le salon de la littérature numérique, celui où, pour la première fois, il est question des œuvres et non plus seulement de la technologie. Celui où les auteurs parleront de leur travail, proposeront des expériences nouvelles, dialogueront avec leurs lecteurs. Tout est en place, il nous suffit de revenir, d’avoir le courage de nous affronter, de nous confronter, loin de tout politiquement correct.
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