La concurrence sur les livres français est trop rude à Saint-Miche
Par Raphaël Tillet
Entretien avec Sylvia Whitman, gérante de Shakespeare and Company, et fille du fondateur et propriétaire, George Whitman.
Vous êtes une librairie assez spécialisée, vous n’avez que des livres en anglais ?
Oui. Avant, dans les années cinquante, nous avions des livres en français. Quand j’ai demandé à mon père pourquoi il n’avait pas de livres en français, il m’a répondu qu’il y avait à peu près trois cents librairies françaises dans le quartier, et certaines absolument superbes ! Il voulait se spécialiser et faire ce qu’il connaissait. La concurrence sur les livres français est trop rude à Saint-Michel. Donc nous sommes spécialisés dans la littérature anglophone. Nous avons pas mal de livres bilingues qui marchent hyper bien. Nous avons aussi beaucoup de clients français qui veulent lire dans la langue originale et découvrir la littérature anglophone.
C’est vous qui êtes complètement en charge de la librairie maintenant, comment choisissez-vous les livres ?
On est une petite équipe de 6 personnes – c’est bien, ça enlève le côté supermarché, j’aime bien – avec chacun un rayon. Je partage les commandes entre tout le monde. Mon père faisait tout lui-même, j’ai commencé à faire pareil, mais comme on n’a pas de stockage, et tellement de titres à commander… j’étais en permanence en rupture de stock de Down and Out in Paris and London (George Orwell) et Paris Est une Fête (Ernest Hemingway) par exemple. C’était trop difficile de faire ça moi-même, et l’équipe adore le faire, ça leur donne des responsabilités, ils se sentent intégrés dans la librairie. Nous avons tous des goûts différents, comme les clients. Je fais comme même le choix des nouveautés, pour donner une sorte de personnalité à la librairie.
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