Il semble plus facile de dire ce qu’un café littéraire n’est pas plutôt que de circonscrire son essence. Le qualificatif de « littéraire » qui accompagne les cafés mémorables est désormais un terme consacré, mais qui s’avère trop restrictif. Si les hommes de lettres ont fréquenté les cafés dès leur apparition, s’ils en ont souvent fait leur second domicile, aussi bien en Orient qu’en Occident, ils ont vite été rejoints par les représentants des autres domaines de la création, des arts dramatiques aux arts plastiques, et aussi par tous ceux qui ont à voir de près ou de loin avec ces milieux, comme les marchands de tableaux, les libraires, les éditeurs, les collectionneurs, les échotiers, etc. Les philosophes, les universitaires et les scientifiques y ont droit de cité, tout comme les idéologues, les hommes politiques et même les théologiens. Ces établissements ont constitué à un degré ou à un autre, une manière de bureaux académiques, faits pour y échanger des opinions et y confronter des idées le plus librement du monde. Chaque époque, chaque culture, chaque ville, chaque quartier parfois a produit une typologie particulière des maisons de café, avec une multitude de variantes originales. En sorte que la notion même de café littéraire.
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