Le roman du capitalisme dingo
Sans le savoir, Tom Wolfe a écrit en 1985 le testament du capitalisme. Vingt-cinq après sa publication, chaque ligne est validée par les faits. La fiction a précédé la réalité. Sherman McCoy a devancé le Gordon Gekko filmé par Oliver Stone, ce dernier ayant anticipé la faillite de Lehman Brothers en 2008. Qu’on l’accepte ou non, idéologie faisant obstacle à la lucidité, les auteurs américains savent choper par le col les maux de leur quotidien, le coller contre le mur et le faire parler. Ainsi de Tom Wolfe que Philippe Labro surnomme intelligemment « BalZola », alliance de Balzac et de l’auteur de « l’Argent ». « Le Bûcher des vanités », titre devenu un running titre de la presse internationale, incarne sur 600 pages la cupidité, la trahison, l’argent roi l’argent fou, les dérives des élites estampillées par les grandes écoles situées entre Washington et Boston. En prime, le rôle de pyromane de la presse, assoiffée de sang et de scandales.