Florissante dans les années 1960, la bande dessinée khmère s’est brutalement arrêtée avec la période khmère rouge. Aujourd’hui, de nouveaux dessinateurs cambodgiens reprennent le flambeau.
Des paysages bucoliques de la campagne cambodgienne, des tableaux édifiants sur la chute du régime de Pol Pot…En visitant l’atelier d’Uth Roeun, dans les locaux de l’Association des amis des artistes cambodgiens, on peine à croire que cet homme âgé de 65 ans était, dans les années 60, un des pionniers les plus brillants de la bande dessinée cambodgienne. Et pourtant : dans les allées du marché O’Russey, à Phnom Penh, entre deux stands de quincaillerie, les étals des librairies de fortune témoignent de cet âge d’or du neuvième art cambodgien. Certes, ces brochures souples, photocopiées et imprimées avec de l’encre de mauvaise qualité sur du papier récupéré ne ressemblent en rien aux standards de la BD franco-belge ou japonaise. Mais dans le Cambodge de l’avant-guerre, l’existence de ces albums au prix très abordable et l’effet de curiosité ont permis au genre de se populariser très rapidement. «Ma première BD date de 1963, se souvient Uth Roeun. C’était un petit tirage de 500 exemplaires, le dessin n’était pas très bon car j’étais très pressé. J’avais hâte qu’il y ait enfin une bande dessinée khmère et je voulais compter parmi les premiers auteurs. À l’époque, je lisais beaucoup de récits d’aventures étrangers, comme ceux des éditions Marabout, que l’on trouvait facilement à Phnom Penh. »
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