Par Moumar Gueye, écrivain
Tout récemment, des confrères écrivains bien inspirés et sûrement animés de bonnes intentions se sont émus de la portion congrue qui est réservée au livre, aux écrivains et aux éditeurs en dépit des efforts remarquables fournis par l’Etat du Sénégal dans le cadre du fonds d’aide à l’édition. Pour sensibiliser la nation sur l’importance du livre, ces confrères ont proposé l’institutionnalisation d’une ‘rentrée littéraire’ que présiderait annuellement le président de la République, par ailleurs protecteur des arts et des lettres. Je n’ai rien contre une telle initiative, au contraire. Cependant, je considère qu’auparavant, il serait impératif d’engager une large et profonde réflexion sur les préalables sans lesquels une ‘rentrée littéraire’ n’aurait sûrement aucun contenu, aucun sens et aucun résultat palpable. Il s’agira donc pour le ministère de la Culture d’organiser une concertation nationale autour du livre en réunissant les auteurs, les éditeurs, les libraires, les enseignants, les lecteurs, les animateurs d’émissions consacrées au livre, les critiques littéraires, les bibliothécaires, documentalistes et conseillers culturels pour débattre de la problématique du livre et de la lecture. Je pense qu’avant de parler de ‘rentrée littéraire’ ce qui, si l’on n’y prend garde, pourrait se traduire par une simple et éphémère ‘cérémonie protocolaire’, les acteurs du livre et de la lecture devraient d’abord organiser en priorité, des ‘états généraux’ ou une ‘conférence nationale’, autour du livre.
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