Lectures et lecteurs
par Guglielmo Cavallo et Roger Chartier
Michel de Certeau établit une distinction fondamentale entre la trace écrite, quelle qu’elle soit, fixée, durable, conservatrice, et ses lectures, toujours dans l’ordre de l’éphémère, de la pluralité, de l’invention. La lecture n’est pas déjà inscrite dans le texte, sans écart pensable entre le sens assigné à celui-ci par son auteur, son éditeur, la critique ou la tradition… et l’usage ou l’interprétation qui peut en être fait par ses lecteurs.
Qu’il s’agisse du journal ou de Proust, le texte n’a de signification que par ses lecteurs ; il change avec eux ; il s’ordonne selon des codes de perception qui lui échappent.
La tâche de l’historien est de reconstruire, dans leurs différences et leurs singularités, les diverses manières de lire qui ont caractérisé les sociétés occidentales depuis l’Antiquité.
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