Constance l’a vendu à Johann Anton André d’Offenbach, ami et éditeur de Mozart. À sa mort, en 1842, le manuscrit revint à sa fille Augustine, épouse du facteur de pianos Streicher. Les Streicher tentèrent, en vain, de le vendre aux bibliothèques de Vienne, de Berlin, au British Museum, et même à la Reine Victoria. Ils le confièrent finalement à Pauer, qui fit passer une annonce, le 15 juillet 1855, dans la Revue et Gazette musicale de Paris : « Le pianiste Pauer, qui donne des concerts à Londres, offre le manuscrit de la partition de Don Juan, de la main du compositeur, au prix de deux cents livres sterling.» C’est Pauline Viardot, la sœur de la Malibran, qui l’acheta, pour cent quatre-vingt livres.
Elle fit fabriquer à Londres un coffret de bois de thuya, orné de ferrures, et fit relier les huit cahiers de cuir sang de bœuf. À Paris, rue de Douai, Gounod, Fauré et Saint-Saens vinrent les admirer. Rossini s’agenouilla devant les feuillets en s’écriant : « C’est Dieu lui-même ! » Pauline Viardot en fit don au Conservatoire en 1892. Il sera transféré à la Bibliothèque Nationale en 1964.
Huit cahiers, 508 pages, des pages entières barrées de la main de Mozart, les coupures de la représentation viennoise de 1788. Deux papiers différents, à douze portées, format à l’italienne. Le papier de Vienne, gris, 230/320 mm. Le papier de Prague, 230/295 mm, plus fin, beige, réglé de brun.fonds les plus cohérents et les plus précieux sur la genèse de ce film-phare du cinéma français.
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